Centrée sur le langage, et donc sur les
représentations de mots et les représentations de choses,
la psychanalyse freudienne
couvre le champ des processus de pensée sans pourtant avoir jamais
prétendu en donner une théorie systématique. Cette théorie de la
pensée, en permanente élaboration, est envisagée ici à la fois comme
désir
et « acte de chair » issu de
l’unité somatopsychique de l’humain. Impulsions, émotions et affects
indiquent, tel un fil rouge, l’implication constante du corps dans la
cognition.
Puisque le désir exige la mise en attente, en
somme la frustration,
il est d’essence masochique.
À ce titre, il doit être investi par un masochisme qui lui permette
d’appréhender l’avenir. Si le penser est le propre de l’homme et lui
assure une liberté inaliénable, il exige en contrepartie le renoncement
au plaisir immédiat. D’où son lien manifeste avec la douleur et
avec
le masochisme érogène
primaire,
que Marilia Ainsenstein place
au fondement même de toute pensée.
Pourtant, le « masochisme »
a d’ordinaire mauvaise
presse.
Or c’est en réalité grâce à
lui que l’humain peut survivre et résister aux conditions les plus
tragiques, les plus extrêmes, aux guerres de religions, aux génocides ;
c’est lui le « gardien de la vie », quand se déchaîne la barbarie de
l’homme, le plus inhumain des animaux.
112
p. - 18 € En
librairie le 6/11/2020
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